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Les limites de l'esprit

Les limites de l'esprit
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12 mars 2007

L'adieu aux armes

chira9 Ben voilà, il l'a dit ! Il ne se représentera pas pour un troisième mandat.

Bon, c'est vrai, ce n'est pas une vraie surprise, tout le monde s'en doutait..

Une autre nouvelle qui n'est pas non plus une surprise, c'est qu'il n'adoube aucun candidat, précisant qu'il ferait part de "ses choix personnels" le moment venu.

Si l'on faisait une petite revue de détail des candidats qui prétendent à son soutien, ils ne seraient pas si nombreux, et on voit mal Chirac trahir le parti issu de celui qu'il a créé..

Encore que, "trahir", il connaît..

Une bonne partie des candidats déclarés (mais pas encore validés) se sont déclarés "touchés", voire "émus" de son allocution, pendant laquelle il a dit "aimer la France, aimer les français", sans se demander d'ailleurs si les français lui rendaient son amour ou pas..

Il n' y a bien que son "plus grand ennemi" pour fustiger cette déclaration, prise comme une "leçon de morale", elle aura été appréciée à sa juste valeur par Jean-Marie Le Pen.

Là non plus, ce n'est pas une surprise...

N'empêche que le candidat de l'UMP, toujours ministre d'état en fonction au moment de l'écriture de ce billet, peut toujours se déclarer "touché" (lui aussi, décidément, que de gens touchés en quelques instants, alors qu'il y a quelques jours encore, c'est le cul des vaches qui était touché par Chirac, comme quoi, c'est bien un "touche à tout"), mais il n'a toujours pas reçu l'imperatur du président, et il serait étonnant que ce dernier lui délivre un soutien inconditionnel.

En effet, Chirac entend que la France poursuive la même route que celle suivie durant ces 5 dernières années, la route de Raffarin, la route de Villepin..

Or Sarkozy prône la "rupture", il y a là une première forme de discordance qu'il va falloir éclaircir..

Bayrou semble finalement le plus apte à se "couler" dans cette "feuille de route" à peine dessinée par le chef de l'Etat.

Ce dimanche soir, nous avons eu le droit à un "non évènement" politique qui va purement et simplement détourner l'attention des médias des candidats à la succession de celui qui "mumurait à l'oreille des vaches"...

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21 février 2007

Rue d'Anjou, Paris

Papon, sous l'occupation, n'était pas le seul à faire du zèle.

D'autres français sévissaient également...
Voici une plaque apposée rue d'Anjou à Paris près d'où je travaille, pas très loin de l'Elysée et de la place Beauvau !

Anjou

Heureusement qu'il y a ces plaques qui nous rappellent l'histoire !

Papon était également un préfet sous le régime du Général. Le libérateur de la France n'y trouvait rien à redire. Daniel Mermet nous remet en mémoire les évènements de 1961 grâce à ses rediffusions de "là-bas si j'y suis" :

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1113

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1114

Il n'y a pas si longtemps, lors du procès Papon, deux archivistes qui avaient fourni des documents à charge concernant les évènements d'octobre 1961 ont ensuite été mis au placard. C'est la preuve qu'il y a donc parmi nous, en ce moment, des personnages encore prompts à défendre leur ancien copain. Et ces personnages doivent être bien tristes aujourd'hui.

Sniff ! Et je sens bien en cet instant précis jaillir l'authentique larme de la désolation et de l'humilité  que, seul,  le saint simulateur professionnel sait si bien verser - je m'excuse auprès de J. Prévert d'avoir ainsi pillé sa prose ("La crosse en l'air" dans l'ouvrage 'paroles')

Amitiés

17 février 2007

Non, je ne suis pas triste !

3941426983 Mort d'un pourri ?

Ah oui, je sais, certains vont bondir en voyant ce titre, mais avez vous reconnu ce vieil homme qui vient de casser sa pipe ??

Oui, Maurice Papon, avec un nom qui pourrait faire penser à une ambulance, alors que c'est à la police qu'il devrait vous faire penser..

Condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour "crimes contre l'humanité" (imprescriptible) en 98, Maurice Papon est donc parti rejoindre d'autres bourreaux ce samedi après-midi à l'âge de 96 ans.

Oui, il va certainement bien s'entendre avec Klaus Barbie (mort en 1991), Paul Touvier( décédé en 1996), et René Bousquet (mort en 1993).

La mauvaise graine semble avoir de la résistance...

26 janvier 2007

Et pourquoi je ne ferais pas de la pub ?

C'est scandaleux non ??

Oui, c'est vrai, profiter de ce blog pour se faire de la publicité, quasiment gratuite en plus, sur un site météo que certains connaissent déjà.

Bon, en fait, c'est là http://plebraud-baobab.org/, et de nouvelles pages ont été remises à jour.

La neige, tout d'abord, parce qu'a priori, ce serait bien de saison, et de nouvelles cartes sont mises à disposition.

Ensuite, un nouveau "look" (je sais, encore un anglicisme) pour la rubrique "station météo".

Comme ce blog est fait pour exprimer ce que l'on pense, c'est le moyen de le faire..

Et puis, en cette période "pré electorale", je vous promets de ne pas me présenter aux présidentielles, je n'ai pas de programme, pas de projets.

J'ai très clairement entendu "tu n'es pas le seul"..

Je vous trouve bien perfides..

15 janvier 2007

Elections: Outil d'une démocratie ou piège à cons ?

070114233858Quelle chance, un nouveau candidat à l'élection présidentielle !

Et quelle surprise aussi !

Les adhérents de l'UMP ont donc désigné leur vainqueur, en tout cas celui qui devrait les emmener à la victoire en Mai prochain...

A l'issue d'un show digne des primaires américaines dont le candidat s'inspire, Nicolas Sarkozy est donc désigné avec un score qui ressemble à un résultat de république bananière: 98.1%, avec 69 % de votants.

Ah tiens, "seulement" 69% ? Que faisaient les 31% restant ? Y aurait il de la rébellion au sein de ce "grand parti" ?

N'empêche que ça y est, les "finalistes désignés" sont en route, de manière officielle, les choses sérieuses commencent

Un premier sondage nous signale déjà que le candidat de droite serait le plus apte à prendre en compte les problèmes de la classe populaire http://fr.news.yahoo.com/15012007/5/nicolas-sarkozy-est-le-candidat-qui-prend-le-mieux-en.html.

Ce n'est qu'un sondage, mais c'est un peu inquiétant pour la gauche, qui est étrangement silencieuse, comme si la seule personnalité de sa candidate suffisait à remplir la campagne.

Comme disait un vieux spot publicitaire: "L'important, ce n'est pas l'étiquette, mais ce qu'il y a dans la boîte"..

Avec cette désignation du candidat de droite, nous voici embarqués à bord de la navette qui nous conduira aux élections présidentielles, dont les médias nous gavent depuis déjà des semaines.

Pourtant, ce ne sont pas ces échéances qui sont les plus importantes, mais celles qui auront lieu un peu plus tard, en Juin 2007 avec les élections législatives, les vraies, les seules qui doivent décider de l'avenir.

Après tout, ce sont bien les députés qui votent les lois, ce sont eux qui sont les garants de la démocratie.

Avec des candidats tels que celui qui vient d'être adoubé par son parti, l'abstention risque d'être la vraie vedette en Avril et Mai prochains.

Ne serait ce pas le moment de relancer cette vieille idée du comptage des "votes blancs" ?

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8 janvier 2007

Télé réalité: on a raté le coche !

Franchement quel gâchis..

070108072401 Quand on songe à ce que l'on a manqué récemment à la télévision avec l'exécution de Saddam Hussein quasiment en direct.

On aurait dû en faire un vrai show médiatique, avec la possibilité d'appeler le standard (0.34€ la minute) pour répondre à la question suivante:

"Faut il pendre cet homme après l'avoir rasé ou pas ?"

Et puis, on aurait décidé après avoir eu les réponses, vers 22h30, après une bonne page de pub sur les rasoirs Gilette "ceux que l'on prend et que l'on jette"..

Lamentable gâchis, puisque lors du dernier épisode de cette sulfureuse série "La mort en direct" le 11 Septembre 2001, l'action était bien plus trépidante, les rebondissements nombreux (sauf ceux des désespérés qui sautaient par les fenêtres) et un final que seul l'Amérique peut nous offrir...

Lamentable gâchis également, puisque un peu plus tôt en Décembre 1989, une première version de cette même série nous montrait une autre mort, ou plûtot deux, celles des époux Ceausescu, fusillés dans la neige roumaine, bien avant que ce pays ne se rallie à l'Europe, la vraie, la seule, la libérale..

Ce premier épisode n'était pas techniquement parfait, tourné de manière amateur, l'image tremblotante (à cause du froid sans doute) et un peu floue n'empêchera pourtant pas ce document de faire le tour du monde, quelques semaines seulement après une autre histoire, bien plus gaie, celle de la démolition du mur de Berlin..

Finalement, Bush, le champion des actes manqués, vient de prouver une fois de plus à la planète entière combien il est piètre stratège en communication...

4 janvier 2007

Pouvoir: liberté en danger ?

cligne_oui_491 Notre société est formidable...

policier Nous avons tous, à un moment de notre vie (parfois déjà fort longue...), vécu cette situation délicate: faire face à une personne investie d'une autorité quelconque, donc d'un pouvoir quelconque.

Prenons l'exemple le plus courant d'un gentil représentant de la police ou de la gendarmerie qui vous a fait un signe amical sur le bord de la route, afin que vous puissiez le rejoindre rapidement...

Son pouvoir l'autorise à vous verbaliser, alors que vous rouliez tranquillement à 180 kmh en ville, sans déranger personne, à peine aviez vous frôlé la vieille boulangère du village qui traversait la rue..

Bref, le pouvoir de vous rappeler les règles que vous avez transgressées ne l'autorise pas à être ignoble, abject, ou bien encore méprisant.

Cet exemple de l'usage du pouvoir, on peut le retrouver désormais sur la toile, autrement dit, l'internet.

La multiplication des espaces de parole, ou plutôt de l'écrit, a également multiplié les espaces où s'exerce le pouvoir, l'autorité.

Celle des modérateurs de forums ou de blogs par exemple, qui, s'appuyant sur des règles plus ou moins strictes (et plus ou moins absurdes), peuvent décider de toute expression sur leur espace.

Ils veillent à ce que les propos ne puissent pas être diffamatoires, blessants envers quelqu'un, bref toutes ces règles, discutables d'ailleurs, qui visent à garder un semblant de "bonne tenue" sur le site en question.

Pourquoi pas, après tout, le visiteur aura tout loisir de participer ou pas, selon qu'il veut ou pas suivre les règles édictées: c'est sa propre liberté.

crazy2 Ce pouvoir est parfois utilisé sans discernement, avec un arrière goût de totalitarisme, par des personnages n'ayant aucune formation particulière à la diplomatie, et encore moins à la tolérance.

Oui, tolérance vis à vis de quelque chose que l'on n'aime pas, vis à vis de quelqu'un dont on ne partage pas les opinions...

Après tout, les meilleurs débats opposent des avis différents, vous n'imaginez pas combien serait ennuyeux un dialogue entre des gens n'ayant que le même avis....

Certains de ces personnages donc, abusent de leur position de pouvoir pour réprimer, supprimer, censurer, effacer tout propos qui ne serait pas dans le "sens du vent", propos qui serait différent de leur propre point de vue.

Cela arrive, de plus en plus, certains forums appliquent des règles tellement strictes que toute liberté est quasiment inexistante, les rebelles irrémédiablement condamnés à une expulsion ou une radiation sans sommation. fache_non_non_248932

Finalement, la peine de "mort virtuelle" existe aussi sur le net.

Et tout comme dans la "vraie vie", il faut combattre, condamner cette situation de toutes nos forces...  idee_ampoule_987

4 janvier 2007

Ouverture et limite de l'esprit (3)

Ceux qui auraient pensé que j'aurais pu avoir de la sympathie pour Staline ou Saddam par pure anti-impérialisme ne pourront plus dire la même chose de la part d'Hitler. Il y a à mon avis pas pire que la politique d'Hitler. Pourtant, je vais essayer d'aborder le sujet avec la même précaution que pour les 2 premiers.

Le sujet d'Hitler est suffisamment grave pour qu'on se demande ce qu'il a bien pu se passer dans la tête de certains. Et force est de constater que tout le monde n'est pas complètement noir ou complètement blanc dans cette affaire. Après tout, Hitler est arrivé au pouvoir d'une manière relativement normale : sans coup d'Etat, sans "Marche sur Rome", sans guérilla. Hitler a juste fondé un parti et a gagné les élections. C'est après que les choses sont devenues plus anormales, avec la complicité des grands industriels allemands. Cependant, l'ascencion d'Hitler n'est pas dûe au hasard.
Je ne vais évidemment pas refaire ici toute l'historique du mouvement. Vous pouvez largement vous documenter là-dessus sur Internet. Je voudrais néanmoins aborder 2 points : la situation générale de l'Allemagne vers 1930 et le contexte géopolitique.
Tout le monde le sait, l'époque n'était pas à la joie. La crise de 1929 a mené beaucoup de gens à la misère. En Allemagne, le chomage a pris des proportions gigantesques avec un taux moyen de 30% et 6 millions de chômeurs au début des années 30. Il est bien connu qu'Hitler a surfé sur cette vague de misère pour arriver au pouvoir. On peut dire que d'une certaine manière, il a réussi à amener du changement. Evidemment, il faut toujours en voir le prix puisque sa politique, à côté de celle de la dynamisation de l'économie, fut celle de la réduction des salaires, des embrigadements forcés, des surveillances, une police secrète, des punitions et plus. Le travailleur travaillait, mais était contrôlé. Hitler n'est certainement pas la seule personne à vouloir surfer sur la vague de mécontentement. Si vous êtes un excellent orateur, vous pouvez facilement profiter d'une mauvaise situation sociale pour vous imposer. Mais il faut savoir parler aux gens.
Ensuite, la situation géopolitique. Un des grands fers de lance d'Hitler, ce fut l'humiliation de l'Allemagne après la Première Guerre Mondiale. Etant grand pacifiste et ne croyant pas aux mensonges de guerre proférés par les Alliés, je n'ai jamais pu comprendre les mesures imposées à l'Allemagne, notamment au Traité de Versailles. Force est de constater que l'occupation de la Ruhr frappa beaucoup les imaginations en Allemagne pour son caractère méprisant. Hitler sut là aussi attiser la rancoeur des Allemands contre cette situation et réoccupa la région.
Je ne vais évidemment pas dire qu'Hitler fut le sauveur de l'Allemagne face aux "démocraties" qui avaient joué un rôle bien négatif dans l'Europe de l'entre-deux-guerres, mais on ne peut qu'accepter que les Alliés, avec un comportement plus généreux, plus honnête, et moins agressif, auraient pu éviter la montée en puissance du nazisme. De même, le retrait des capitaux d'Allemagne avaient précipiter la crise économique. Dans une crise, les riches s'en sortent toujours, mais pas les autres.
Ce que je voulais donc dire avec ce rappel de certains faits, c'est que la situation qui a mené à la Deuxième Guerre Mondiale aurait pu être évitée avec un brin de lucidité. Nous devons prendre conscience que d'autres situations de ce genre peuvent encore arriver si on ne fait pas attention, et il est important de voir les facteurs qui peuvent engendrer de telles catastrophes afin de les éviter. Pour cela, une auto-critique de nos propres actions pourrait être nécessaire, quelle que soit la brute que nous avons en face de nous, car cette brute est née bébé, sans volonté de tuer tout le monde, et que la mutation a pour origine des faits précis à analyser.

2 janvier 2007

L'Europe

Juste un petit mot au sujet de l'entree de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Europe....ceci est politique me dirait on ailleurs, sur un forum et ceci sent bien mauvais puisque c'est de la politique, me dirait on toujours ailleurs sur ce meme forum qui n'a qu'un objectif : interdire les discussions divergeantes

donc nous voila avec deux pays en plus dans l'Europe et je voudrais connaitre vos differents avis sur cet etat de fait ; perso je me dis que d'un coté c'est bien beau de faire entrer deux pays de plus dans l'Europe, mais a quoi cela sert il finalement si ces deux pays n'ont pas le meme train de vie que le notre ; veut on et cherche t-on a niveler par le bas puisque l'on y met pas les moyens financiers, alors qu'il faudrait niveler par le haut en aidant financierement ces petits  pays

on veut faire une Grande Europe mais est on capable d'assurer a tous ces differents pays un train de vie un peu meilleur que celui qu'il existe dans certains de ces pays

1 janvier 2007

Ouverture et limite de l'esprit (2)

Je voulais d'abord parler de Hitler, mais pour des raisons d'actualité pressante, j'ai préféré d'abord parler de Saddam Hussein.

J'aimerais d'abord à titre d'information assez objective vous livrer ces quelques liens :
http://www.voltairenet.org/article9234.html
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=4548
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=4545
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=4544

Ensuite, j'aimerais brièvement exprimer mon opinion sur cette exécution.
Comme le dit un des intervenants dans les différents liens que je viens de vous donner : j'ai la nausée. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai senti quelque chose en moi de terriblement désagréable, assez indéfinissable. Mais ce qui est certain, c'est que j'étais très mal à l'aise. Pourquoi ?
D'abord, je suis contre la peine de mort. Viscéralement même. Penser à un homme, quel qu'il soit, entouré d'une corde, pour voir ensuite son poids libéré dans une chute avec une gorge serrée à mort jusqu'à l'étouffement, c'est quelque chose qui m'écoeure. Dans le film "La dernière marche", l'avocat du violeur (Sean Penn, connu pour ses positions progressistes) resignale ce que produit une injection léthale : explosion des organes, et j'en passe. Le but : dégoûter les personnes et faire admettre que la peine de mort est horrible et à bannir de notre civilisation.
Ensuite, quelques semaines après la mort "simple" de Pinochet, voilà une mort atroce pour Saddam. Des gens ont été heureux de voir Pinochet mort. Mais personnellement, je ne souhaiterai jamais la mort d'un homme, fût-il criminel. C'est contraire à mes principes. De plus, je veux la Justice, et sur ce plan-là, on a le droit d'être déçu. En effet, Pinochet n'a pas été condamné, et je ne parle même pas d'Henry Kssinger qui continue à donner des "conseils" au monde. En revanche, Saddam a été exécuté. Cela aussi me dégoûte. Je déteste le deux poids deux mesures, et encore plus dans la géopolitique, car elle implique des intérêts économiques et politiques énormes avec des conséquences gigantesques sur les populations. Pas besoin de faire de dessin.
Vous allez me dire que je sors un peu du cadre de l'esprit, mais ce n'est pas le cas. Après tout, de pareilles considérations, que je considère avant tout comme humanistes (mais aussi anti-impérialistes) ne peuvent être tenues que si on libère son esprit. En effet, pour beaucoup de gens, la peine de mort est quelque chose se souhaitable pour de grands dictateurs. Or, on le voit avec Saddam, c'est loin d'apporter des solutions.

Alors, que penser de ce personnage ? Mérite-t-il notre objectivité ?
Pour essayer d'avoir une vision plus réaliste de la chose, il suffit de regarder ce qu'il se passe actuellement en Irak. Je ne vais pas tout répéter, et les liens que j'ai fournis vous aideront à mieux comprendre la situation. Mais ce qui est certain, c'est que la situation est désastreuse, et comme le dit Jean Bricmont dans un autre texte : "Nous avons droit en Irak à une gigantesque Palestine". Il existe une mortalité infantile énorme, l'espérance de vie a baissé, les conditions d'hygiène sont pitoyables, la sécurité n'est plus assurée. Tout le monde le sait.
En revanche, quoiqu'on pense de Saddam Hussein, il faut bien admettre que les conditions de vie qui régnaient avant n'étaient pas aussi désastreuses, et encore moins avant l'embargo. Il faut bien comprendre que de simples produits pharmaceutiques étaient refusés en Irak sous prétexte qu'ils auraient pu servir à la fabrication d'armes chimiques. Il faut lire Scott Ritter, ancien inspecteur des Nations-Unies en Irak, pour savoir que cela est complètement ridicule. Bref, des enfants mourraient de maladies bénignes parce que les anglo-saxons sombraient dans un délire paranoïde.
Après tout, l'Irak faisait partie des Nations arabes les plus développées. Encore une fois, on peut se demander le prix de tout cela, et aussi le prix d'une grande sécurité dans les villes, mais si on compare le nombre de morts sous Saddam avec le nombre actuel, il n'y a pas photo.
Dire cela est une hérésie pour les intellectuels bellicistes. Parce que Saddam était un tyran, un salaud, un boucher, un satrape. Plein de mots sont adéquats. Mais cela n'empêche pas que notre objectivité nous demande de dénoncer l'un des pires crimes commis par l'humain, qui est le crime contre la paix, défini à Nuremberg : l'attaque d'une nation souveraine qui ne représentait aucun danger. Aujourd'hui, l'avenir est bien sombre. Alors, au diable les attributs pour l'ex-Saddam. Il est mort, il ne dirigeait plus personne. On pourrait même dire que exécution le rend martyr et qu'il pourrait récupérer de l'influence. Mais ça ne sert plus à rien de dire combien il était mauvais. La situation actuelle est provoquée par des occupants, ce sont eux les responsables, ce sont eux qui devraient être punis. Notre ouverture d'esprit nous demande de dénoncer cela et non de faire de grands discours sur la démocratie et les droits de l'homme, discours qui vous vaudront peut-être un siège dans une institution, quelques médailles, vous donneront bonne conscience, mais vous feront passer pour un hypocrite aux yeux du bonne partie des gens du Sud qui ne trouveront que dans le terrorisme la seule issue à cette "vallée de larmes" qu'est la Terre.

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