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Les limites de l'esprit
Les limites de l'esprit
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4 janvier 2007

Ouverture et limite de l'esprit (3)

Ceux qui auraient pensé que j'aurais pu avoir de la sympathie pour Staline ou Saddam par pure anti-impérialisme ne pourront plus dire la même chose de la part d'Hitler. Il y a à mon avis pas pire que la politique d'Hitler. Pourtant, je vais essayer d'aborder le sujet avec la même précaution que pour les 2 premiers.

Le sujet d'Hitler est suffisamment grave pour qu'on se demande ce qu'il a bien pu se passer dans la tête de certains. Et force est de constater que tout le monde n'est pas complètement noir ou complètement blanc dans cette affaire. Après tout, Hitler est arrivé au pouvoir d'une manière relativement normale : sans coup d'Etat, sans "Marche sur Rome", sans guérilla. Hitler a juste fondé un parti et a gagné les élections. C'est après que les choses sont devenues plus anormales, avec la complicité des grands industriels allemands. Cependant, l'ascencion d'Hitler n'est pas dûe au hasard.
Je ne vais évidemment pas refaire ici toute l'historique du mouvement. Vous pouvez largement vous documenter là-dessus sur Internet. Je voudrais néanmoins aborder 2 points : la situation générale de l'Allemagne vers 1930 et le contexte géopolitique.
Tout le monde le sait, l'époque n'était pas à la joie. La crise de 1929 a mené beaucoup de gens à la misère. En Allemagne, le chomage a pris des proportions gigantesques avec un taux moyen de 30% et 6 millions de chômeurs au début des années 30. Il est bien connu qu'Hitler a surfé sur cette vague de misère pour arriver au pouvoir. On peut dire que d'une certaine manière, il a réussi à amener du changement. Evidemment, il faut toujours en voir le prix puisque sa politique, à côté de celle de la dynamisation de l'économie, fut celle de la réduction des salaires, des embrigadements forcés, des surveillances, une police secrète, des punitions et plus. Le travailleur travaillait, mais était contrôlé. Hitler n'est certainement pas la seule personne à vouloir surfer sur la vague de mécontentement. Si vous êtes un excellent orateur, vous pouvez facilement profiter d'une mauvaise situation sociale pour vous imposer. Mais il faut savoir parler aux gens.
Ensuite, la situation géopolitique. Un des grands fers de lance d'Hitler, ce fut l'humiliation de l'Allemagne après la Première Guerre Mondiale. Etant grand pacifiste et ne croyant pas aux mensonges de guerre proférés par les Alliés, je n'ai jamais pu comprendre les mesures imposées à l'Allemagne, notamment au Traité de Versailles. Force est de constater que l'occupation de la Ruhr frappa beaucoup les imaginations en Allemagne pour son caractère méprisant. Hitler sut là aussi attiser la rancoeur des Allemands contre cette situation et réoccupa la région.
Je ne vais évidemment pas dire qu'Hitler fut le sauveur de l'Allemagne face aux "démocraties" qui avaient joué un rôle bien négatif dans l'Europe de l'entre-deux-guerres, mais on ne peut qu'accepter que les Alliés, avec un comportement plus généreux, plus honnête, et moins agressif, auraient pu éviter la montée en puissance du nazisme. De même, le retrait des capitaux d'Allemagne avaient précipiter la crise économique. Dans une crise, les riches s'en sortent toujours, mais pas les autres.
Ce que je voulais donc dire avec ce rappel de certains faits, c'est que la situation qui a mené à la Deuxième Guerre Mondiale aurait pu être évitée avec un brin de lucidité. Nous devons prendre conscience que d'autres situations de ce genre peuvent encore arriver si on ne fait pas attention, et il est important de voir les facteurs qui peuvent engendrer de telles catastrophes afin de les éviter. Pour cela, une auto-critique de nos propres actions pourrait être nécessaire, quelle que soit la brute que nous avons en face de nous, car cette brute est née bébé, sans volonté de tuer tout le monde, et que la mutation a pour origine des faits précis à analyser.

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